Wikipédia:Projets pédagogiques/UMons Psychologie Sociale/2018 2019/Complot

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Article : The Psychology of Conspiracy Theories[modifier le code]

3 motifs/motivations qui expliquent pourquoi les gens sont attirés par les théories du complot:

  • Motifs épistémiques (comprendre l'environnement)
  • Motifs existentiels (être en sécurité et contrôler l'environnement)
  • Motifs sociaux (maintenir une image positive de soi et du groupe)

--Flore bertuille (discuter) 12 février 2019 à 14:16 (CET)[répondre]


- Ce qui pourrait être intéressant c'est de cibler les personnes les plus susceptibles d'adhérer à ces théories comme mentionné dans l'article et d'ajouter une section personnalité--Marine.gaillet (discuter) 13 février 2019 à 14:52 (CET)[répondre]

Article : The applied epistemology of CT's[modifier le code]

Intro :

  • La conspiration secrète civile, criminelle ou politique (...) --> + des entreprises?
  • Du pt de vue des observateurs de la psychologie sociale (...) --> + appelés théoriciens du complot.

Assise et argumentation rhétorique : Conceptualisation (à ajouter)

  • 3 conditions à la conception la + minimale de ce qu'est un complot : existence d'un ensemble d'agents avec un plan, prise de mesure de ces agents pour minimiser la sensibilisation du public à leurs tâches ET extrémisme de certains de ces agents.
  • Selon les auteurs, il faut éviter de réduire la définition des théories du complot à des événements systématiquement improbables.

Probabilité : (à ajouter)

  • Entre les 2 phrases : Dans le même sens, selon l'article de Denith & Keeley, le courant des généralistes postulent que s'il y avait des complots, "nous le saurions".
  • La probabilité antérieure a une incidence sur notre conviction que les théories de complot méritent d'être examinées. Selon Selon Basham, la probabilité antérieure "détermine la naissance et le développement probant des théories du complot". Donc si on vit dans un monde bourré de complots, alors on pensera que le monde est hautement comploté.

Complot réels et conspirationnisme : (à ajouter)

  • Après la première phrase : Aussi, certains philosophes tels que Basham ou Pigden soulignent que les complots sont partout et par ailleurs normaux. Selon eux, si l'activité conspiratrice peut exister dans la vie quotidienne, elle peut également exister dans la vie des entreprises ou politiquement parlant.
  • A la fin du sous-chapitre : Pourtant, selon Denith & Keeley, les sceptiques ont raison de s'intéresser à ces théoris, bien qu'il soit difficile de savoir quand les prendre au sérieux. Si certains affirmations concernant l'existence d'un complot impliquant les membres d'une institution publique influente s'avéraient être vraies, nous serions obligés d'agir.

Autres informations de l'article qui pourraient être rajouter :

  • Différence entre théorie généraliste et particulariste
  • Nature improvisée des théories du complot

--Marieb32 (discuter) 13 février 2019 à 12:39 (CET)[répondre]

Article : Understanding conspiracy theories de Douglas et al. (2019)[modifier le code]

Les bénéfices potentiels des théories du complot pour la société. Des auteurs ont montré que ça inciterait les dirigeants politiques à faire preuve de plus de transparence.

Ca pourrait également être bien de parler des échelles évaluant la tendance générale à croire dans les théories du complot, comme l'échelle de Uscinski et Parent (2014). --Logeotalexandre (discuter) 12 février 2019 à 15:06 (CET)[répondre]


Article : Les causes de l’adhésion aux théories du complot[modifier le code]

Par Jean-Bruno Renard Renard, J. (2015). Les causes de l’adhésion aux théories du complot. Diogène, 249-250(1), 107-119. doi:10.3917/dio.249.0107.

Introduction[modifier le code]

L'auteur s'inspire des travaux de Raymond Boudon, qui dans la lignée sociologique de Max Weber, propose une approche par la rationalité générale qui paraît plus adapté qu'une approche psychologique ou par les déterminismes sociologiques des causes d'adhésion aux théories du complot : les gens ont de "bonnes raisons" d'adhérer à ces théories. L'article se concentre sur les causes culturelles, générationnelles et idéologiques. L'auteur utilise l'outil Ngram de Google pour démontrer que le sujet du conspirationnisme connaît un intérêt croissant depuis la fin des années 80.

Les causes culturelles générales : la perte de confiance[modifier le code]

Il s'appuie sur les écrits de Luhmann pour exposer le fait que la méfiance (comme la confiance) est un mécanisme de réduction de la complexité sociale. Le conspirationniste donne une explication simple et monocausale d'événements complexe.

La perte de confiance dans les experts[modifier le code]

Au mieux perçus comme ayant des connaissances qui ne sont pas solidement établies. Au pire, comme des menteurs défendant des intérêts particuliers.

Perte de confiance dans les savants[modifier le code]

D'une part à cause des trucages et des falsifications de recherches avérées. D'autre part, du fait du relativisme actuel, en opposition au dogmatisme scientifique des siècles précédents.

La perte de confiance dans les enseignants[modifier le code]

L’auteur convoque Patrick Watier pour montrer que la relation pédagogique basée sur 2 types de confiances s’est délitée. Le relativisme impacte la confiance de l’enseignant dans le savoir qu’il dispense. Les médias et internet impactent la confiance de l’élève dans l’enseignant.

La perte de confiance dans la politique et les politiciens[modifier le code]

L’auteur convoque les sondages opinion way pour démonter cette perte de confiance. Celle-ci renforcée par des affaires de mensonges avérées : Wattergate, Lewinsky, Rainbow Warrior, la guerre d’Irak, Chauzac… Rappel de l’abstentionnisme et source démontrant la relation entre l’abstentionnisme et le complotisme (Parienté, 2013).

La perte de la confiance dans les médias[modifier le code]

Convocation de sondages. Des faits réels nourrissent la défiance : Les charniers de TIMISOARA, PPDA et CASTRO L’algorithme des navigateurs de recherche, privilégie les réponses obscurantistes (Gérald Bronner 2011), plus racoleuses. Julien Giry (2014) démontre l’influence de la culture américaine sur l’adhésion aux théories du complot. L’individualisme, le rapport à l’ingérence étatique, le protestantisme, le 1er amendement sur la liberté d’expression et la liberté de la presse, influence des œuvres culturelles (Watier 2008) basées sur le complotisme ou l’espionnage de la guerre froide : X-files ou encore Da Vinci Code.

Les causes spécifiques : l’effet des idéologies[modifier le code]

Le mécanisme d’implication (Michel-Louis Roquette, 1990) explique le fait qu’un sujet adhère préférentiellement à une théorie du complot qui le conforte dans ses idées, ses croyances, ou ses réjugés. Le lien avec l’âge (Sofres 2008) : corrélation dégressive. Lien avec l’instruction (Renard 2011) : corrélation pyramidale. Corrélation avec l’extrémisme politique (Parienté 2013).

Conclusion : le conspirationnisme, une forme de superstition[modifier le code]

L’auteur convoque Karl Popper pour considérer que l’explication des phénomènes sociaux par l’action de groupes secrets est un produit caractéristique du processus de laïcisation des superstitions religieuses. Les théories du complot, comme la superstition, offrent des explications simples en désignant des causes uniques extérieures à nous et en nous exonérant de nos responsabilités.

--Brronan (discuter) 20 mars 2019 à 12:06 (CET)[répondre]

Article : Belief in Conspiracy Theories:Basic Principles of an Emerging Research Domain (2018)[modifier le code]

Selon Van Prooije et Douglas (2018), des nouvelles recherches émergentes dans le domaine de théories de complot ont été menées. Effectivement, les recherches empiriques sur ce phénomène se sont multipliées au cours des dix dernières années (voir Douglas, Sutton & Cichocka, 2017; Van Prooijen, 2018; Van Prooijen & Van Vugt). Les premières études sur les théories du complot reposaient principalement sur des preuves de corrélation (par exemple, Goertzel, 1994; Abalakina-Paap, 1999), ou étudiaient la pensée du complot en fonction de variables démographiques telles que l'affiliation à un parti politique (Wright & Arbuthnot, 1974). ) ou d’origine ethnique (Crocker et al., 1999).

Diverses recherches démontrent que les personnes ayant des processus psychologiques “similaires” sont amenées à “se croire” entre elles. En d’autres termes, les personnes avec des idées, avis ou principes rapprochés se feront mutuellement confiance pour les théories de conspiration. Le fait de croire à une théorie de complot dépendra également du contexte social. Si un citoyen se sent "vulnérable", sans pouvoir par rapport à une situation, il sera plus enclin à croire à une théorie de complot.

Les théories de conspiration ont 4 principes de bases :

- Elles ont des conséquences sur la santé (exemple du vaccin), les relations interpersonnelles (voir ci-dessous) et la sécurité (violence). Bartlett et Miller (2010) ont fait valoir également que les théories du complot contribuaient de manière directe au processus de radicalisation et aux tendances violentes d'agir de groupes extrémistes. La croyance aux théories du complot est corrélée à un ensemble de variables de différence individuelles reflétant un fonctionnement interpersonnel appauvri, telles que la paranoïa, le narcissisme, le désaccord, l'attachement insécure et le machiavélisme.

- Elles sont universelles dans toutes les cultures. Chaque individu cherche un sens au contexte dans lequel il vit et les recherches ont démontré que les croyances aux théories de complot ne sont pas présentes qu'aux USA et en Europe Occidentale.

- Elles se créent et s'accentuent en fonction des expériences émotionnelles des citoyens. Des études expérimentales ont montré que le sentiment d’un manque de contrôle accroît la confiance des gens dans les théories du complot organisationnel (Whitson & Galinsky, 2008) et des théories du complot politique (Van Prooijen & Acker, 2016).

- Elles sont un phénomène social car elles peuvent refléter la structure de base des conflits entre groupes. Deux motivations sociales sont particulièrement pertinentes pour la réflexion sur le complot. La première motivation est de maintenir une identité forte au sein du groupe, ce qui accroît la motivation des percepteurs à croire que leur groupe est menacé par des forces extérieures. La deuxième motivation sociale est de protéger une coalition ou un groupe suspecté d'être hostile. Dans tous les cas, la croyance à une théories de conspiration montre les motivations sociales de base qui caractérisent les conflits entre groupes, à savoir défendre une identité forte au sein d’un groupe et se protéger contre un groupe externe menaçant.

Charlene Cicero (discuter) 20 février 2019 à 15:52 (CET)[répondre]

Livre : Croyez vous aux théories du complot ? A. LANTIAN (2018)[modifier le code]

Introduction[modifier le code]

Le livre tente de comprendre pourquoi certains croient aux théories du complot. Attention, ne s’intéresse pas aux personnes qui créent et diffusent les théories du complot (peu d’études là-dessus)

  • Complot (conspiration, cabale) : « projet concerté secrètement contre la vie, la sécurité de quelqu’un, contre une institution »
  • Théorie du complot : « formulation d’une explication de l’origine ultime d’un évènement important (politique, social, écologique, économiques, etc.), posée comme une alternative à l’explication reconnue ou évidente, privilégiant la piste d’une machination organisée par des individus ou un petit groupe d’individus animés d’intentions fondamentalement malveillantes, agissant dans l’ombre et dissimulant leur implication. »

Lorsqu’une théorie du complot est attestée historiquement, elle devient alors un complot et non plus une théorie.

  • Croyances (aux théories du complot) : « jugement de probabilité subjective » concernant des affirmations impliquant un ou des complots.
  • Conspirationnisme : « façon de raisonner, un mode de pensée, qui repose de manière exagérée sur des logiques de complot afin d’expliquer des événements. »
  • Conspirateur : « les individus ayant planifié un ou des complots »

Mesure et structure des croyances aux théories de complot[modifier le code]

  1. Echelles de mesure des croyances aux théories du complot

Il s’agit d’une mesure auto rapportée (questionnaire avec échelle allant de 1 à 9). Les scores (valeurs arbitraires) permettent de positionner les personnes entres elles.

  1. Structure des croyances aux théorique du complot
  • Les personnes croyant à une théorie du complot ont tendance à croire à d’autres théories du complot, même s’il n’existe pas de lien entre elles. De plus, il semblerait que les personnes croyant en ces théories, donnent plus de crédit aux théories fabriquées par des chercheurs. Enfin, par déduction, les personnes rejetant une théorie du complot, rejettent en général les autres théories du complot.

On parle de système monologique de croyance ou de mentalité conspirationniste

  • On regroupe les théories du complot évoquant une conspiration
    • Globale malveillante
    • Malveillance gouvernementale
    • Dissimulation de preuve de l’existence d’extraterrestre
  • Dénonçant les manœuvres nuisant intentionnellement au bien être personnel
  • Contrôle et censure de l’information

Personnalité des théoriciens de complot[modifier le code]

Met en avant certains traits de personnalité statistiquement plus marqués chez les personnes croyant aux théories du complot :

  • Méfiance généralisée (tant envers les individus (vision négative des relations humaines) qu’envers les institutions (perçoivent le monde comme dangereux et hostile. La politique a le premier rôle))

Attention : certains avancent que ce sont leurs bonnes connaissances qui justifient leurs méfiances mais ce n’est pas nécessairement vrai.

  • Sentiment de marginalisation (plus de stress, d’impuissance, sentiment de dépossession) et d’impuissance politique.
  • Santé psychique plus fragile (niveau d’angoisse concernant la mort plus élevé, niveau de bien-être physique et psychologique moins élevé et plus de pensées suicidaires)

Attention : Certains pensent que ces théories ne sont que des productions délirantes de troubles psychologique tel que la paranoïa et la schizotypie mais

    • Ce n’est pas parce que l’on retrouve des ref. aux complots dans les propos des personnes atteintes de troubles psy. Que les propos proviennent nécessairement de personnes atteintes de tr. Psychiatriques.
    • Résultats empiriques nous montre qu’il y a bien une distinction entre paranoïa/schizotypie et les croyances aux théories du complot.
    • Paranoïa : idée de conspiration envers soi-même // croyances aux théories du complot : idée de conspiration envers le groupe d’appartenance.
  • trait narcissique mais aussi narcissisme collectif (voit son groupe d’appartenance de manière très positive). De plus, on remarque que ces personnes veulent se différencier des autres.
  • Ouverture d’esprit

Déterminants psychologiques[modifier le code]

  • augmentation des croyances aux théories du complot lors de situation d’incertitude et de manque de contrôle. La personne est à la recherche de sens
  • besoin de singularité
  • tendance à voir de l’intentionnel derrière l’accidentel (à la base, il s’agit d’un système adaptatif présent chez tout le monde mais sur développé chez les personnes croyants aux théories du complot)

Conclusion[modifier le code]

Il est souhaitable de chercher à réduire les croyances aux théories du complot pour plusieurs raisons

  • Celles-ci peuvent avoir des répercussions négatives sur les personnes (ex : Dans le domaine de la santé, certains pensent que les vaccins sont mauvais pour la santé, etc. C’est pourquoi certains pensent qu’il est préférable de ne pas se faire vacciner)
  • Elles peuvent également avoir des répercussions négatives sur tout un secteur (ex : Dans la politique, certains pensent que tout est joué d’avance et que ça ne sert à rien de voter)

Afin de les réduires, il est conseillé

  • d’augmenter le niveau d’éducation (études montrent que les personnes ayant un niveau d’éducation plus élevé adhèrent moins à ces théories).
  • De favoriser le développement de la pensée critique (étude en cours)
  • Certains auteurs parlent également de ridiculiser les théoriciens du complot en général (mais pas viable au long terme car une bonne partie de ces croyants ont un sentiment de marginalisation. Il serait certainement plus utile de déconstruire intelligemment la pensée (études en cours))

--dmoceane (discuter) 19 février 2019 à 11:29 (CET)[répondre]

Discussion du 13 février[modifier le code]

  • Proposition de mofification de structure de la partie "psychologie": Discussion.
  • Nous avons remarqué deux fois une partie "explications psychologiques". Nous aimerions la supprimer;
  • Nous aimerions égalmement introduire une partie consacrée à "personnalité et complotisme" mais en soi, ce n'est pas une explciation. Nous proposons de l'ajouter en 5.5.
  • Nous souhaitons aussi mettre à jour le contenu de chaque sous-partie. Pour la partie "motivation".

Personnalité, différences individuelles et complotisme[modifier le code]

Le positionnement des individus sur différentes variables psychologiques stables (tels que des aspects de la personnalité, des attitudes,...) prédisent le degré auxquels les gens adhèrent à des thèses complotistes

Méfiance et traits apparentés[modifier le code]

La méfiance est un mécanisme de réduction de la complexité sociale (Luhmann, 2006) permettant aux conspirationnistes d'adhérer à une explication simple et monocausale d'évènements complexes (Renard, 2015).

Luhmann, N. (2006) La Confiance. Un mécanisme de réduction de la complexité sociale [1968]. Paris : Economica

Renard, J. (2015). Les causes de l’adhésion aux théories du complot. Diogène, 249-250(1), 107-119. doi:10.3917/dio.249.0107.

L'anomie[modifier le code]

Proposé par Durkheim, celui-ci désignait l'anomie comme un malaise individuel causé par un éloignement par rapport à des valeurs (éthiques, religieuses) ou des lois et règles sociales. Plus tard, Parish mettra en avant que le rôle du sentiment de perte de contrôle et d’anomie peuvent caractériser les personnes adhérant aux théories de complot. Ceux-ci se caractériseraient par un manque de confiance envers les experts et les autorités.

L'anomie est la variable la plus prédictive concernant la croyance aux complots spécifiques [1].

Il convient de noter que Ted Goertzel a également constaté que les croyances dans les complots étaient liées à l'anomie [1]. Il a pu constater que la croyance en dix TC typiques des États-Unis était corrélée avec le sentiment d’anomie, l’appartenance à une minorité ethnique (noire et hispanique), et dans une moindre mesure le manque de confiance «interpersonnelle » (envers les proches, les voisins et la police), et le sentiment d’insécurité lié au chômage [2].

L'hostilité[modifier le code]

L'hostilité est une variable diffuse quant à l'adhésion aux théories de complot. Les sujets susceptibles d’adhérer aux théories complotistes font preuve d'une hostilité naissante par une perception d'autrui conspirant contre eux.Cette adhésion est utilisée comme moyen de protection [3].

Certains auteurs ont mis en avant que l'hostilité est également caractéristique de la paranoïa [1]. Effectivement, ils ont suggéré que les personnes hostiles et en colère souscrivent souvent aux théories de complots parce qu'elles leur permettent de libérer leur rage en se considérant comme les victimes de persécuteurs. Ils soutenaient aussi que les paranoïaques sont accablés par le doute de soi et que, le fait de croire qu'on est l'objet d'une théorie du complot, procure du réconfort quand l’ego d'une personne est touché [1].

La paranoïa est développée ci-dessous, dans la partie des différences individuelles.

Monde malveillant[modifier le code]

Croire que le monde est contre nous amène à avoir des attitudes spécifiques face à l'existence de complots. Les gens peuvent croire aux conspirations en général parce que croire que le monde est dominé par les forces du mal est cohérent avec leur vision négative du monde. Ils peuvent alors souscrire à des conspirations qui leur permettront de diriger leur colère contre des individus en particulier qu'ils croient vouloir leur nuire[1].

Bien que certains avancent que leurs bonnes connaissances justifient leur méfiance, cela ne s’avère pas nécessairement vrai. En effet, l’une des caractéristiques d’un complotiste est aussi la méfiance généralisée. Elle consiste en une vision négative des relations humaines tant envers les individus qu’envers les institutions. Le monde est perçu comme dangereux et hostile[3].

L'idée d'aliénation est en rapport avec le monde malveillant. Selon les auteurs, elle consiste au le fait que les personnes aliénées de la société n'acceptent pas les opinions sociétales prédominantes sur de nombreux sujets variés. Les explications de différents événements données par les organismes ne suffisent pas et les théoriciens en vont à rejeter le bien-fondé des sources [1].

Idéologie et attitudes politiques[modifier le code]

L'autoritarisme[modifier le code]

L'autoritarisme se reflète le plus dans l'adhésion à des complots spécifiques. Les personnes dirigées vers l'autorité ont tendance à reprocher aux groupes marginalisés qu'ils sont responsables de leurs problèmes[4].

Les personnes qui ont des scores élevés sur ce trait[4]peuvent être détectées par des leaders charismatiques de groupes sociaux contestataires qui prétendent dévoiler les problèmes de notre société en rejetant la faute sur certains groupes minoritaires[4].

  • (en) M. Abalakina-Paap, W. Stephan, T. Craig et W. Gregory, « Beliefs in Conspiracies », Political Psychology, vol. 20, no 3,‎ , p. 637-647 (DOI 10.1111/0162-895X.00160)

Extrémisme[modifier le code]

Différentes études tendent à démontrer la forte corrélation qui existe entre l'adhésion à des idées conspirationnistes, d'une part et un positionnement politique extrême, d'autre part.[5] [6]

Néanmoins, l'adhésion à une théorie complotiste spécifique rencontre une adhésion d'autant plus forte au sein d'un groupe, qu'elle est en adéquation avec le positionnement politique et idéologique de ce dernier[7].

Par exemple: Si 57% des français interrogés adhéraient à la théorie du complot visant le candidat Dominique Strauss-Kahn au lendemain de l'affaire du Sofitel; ce chiffre grimpe à 70% pour ce qui concerne l'électorat socialiste[8].

20minutes.fr/elections/725690-20110517-majorite-francais-dsk-victimecomplot

  • (en) Ronald Inglehart, « Extremist Political Positions and Perceptions of Conspiracy: Even Paranoids Have Real Enemies », Changing Conceptions of Conspiracy,‎ , p. 231-244 (DOI 10.1007/978-1-4612-4618-3_14)
  • (en) Jan-Willem van Prooijen, André P.M. Krouwel et Thomas V. Pollet, « Political extremism predicts belief in conspiracy theories », Social psychological and personality science, vol. 6, no 5,‎ , p. 570-578 (DOI 10.1177/1948550614567356)


Religion[modifier le code]

Certains auteurs considèrent que les théories du complot partagent des points communs avec les religions.[9] Ces deux concepts auraient notamment en commun de fournir aux individus des explications leur permettant d'interpréter les événements imprévus auxquels ils sont confrontés et qui menacent leur façon de percevoir le monde. Elles leur permettraient ainsi de faire face à l'anxiété produite par ces événements. Les croyances religieuses ont ceci en commun avec les théories du complot: elles déresponsabilisent les individus attribuant des évènements à une cause extérieure unique[7]. Attention, toutefois, à ne pas associer ces deux concepts, car il n'y a pas de relation prédictive entre le fait d'adhérer à des croyances religieuses et le fait d'adhérer à des théories du complot.[9]

  • (en) B. Franks, A. Bangerter et M.W. Bauer, « Conspiracy theories as quasi-religious mentality: an integrated account from cognitive science, social representations theory, and frame theory », Frontiers in Psychology, vol. 4,‎ , p. 424 (DOI 10.3389/fpsyg.2013.00424)


Superstition[modifier le code]

Des études montrent le lien pouvant être établi entre l’inclinaison pour la superstition et celle pour les théories complotistes [10] [11]. La superstition fait écho au sentiment d'absence de contrôle sur les évènements, et permet aux individus de procéder à une simplification cognitive, en plus d'une déresponsabilisation.[7] Ainsi, les notions de chance et de malchance sont plus acceptables pour l'esprit que celles de hasard et de facteurs de causalités complexes.

L'une des causes du développement de l'adhésion aux théories complotistes résiderait dans un processus diffus de laïcisation des superstitions religieuses[12] En d'autres termes l'adhésion à l'explication de phénomènes qui autrefois était attribués à une manifestation divine aurait décliné.Et dans le même temps l'adhésion à l'explication d'autres phénomènes attribués à des causes complotistes aurait crû.


  • Karl Raimund Popper, Conjectures et réfutations: la croissance du savoir scientifique, Payot, (ISBN 2228900583)
  • (en) Thomas Stahl et Jan-Willem van Prooijen, « Epistemic rationality: Skepticism toward unfounded beliefs requires sufficient cognitive ability and motivation to be rational », Personality and Individual Differences, vol. 122,‎ , p. 155-163 (DOI 10.1016/j.paid.2017.10.026)
  • Jean-Bruno Renard, « L’idée de chance : attitudes et superstitions », Diogène, no 140,‎ , p. 106-130

Sentiment de contrôle et concepts apparentés[modifier le code]

Le locus de contrôle[modifier le code]

En fonction du locus de contrôle interne ou externe, les approches aux théories du complots sont différentes.

En effet, le locus de contrôle interne concerne l'influence exercée par des personnes puissantes qui possèdent un contrôle qui ne peut, selon eux, être contré [1].

Une valeur élevée du locus de contrôle externe informe sur le fait que les personnes croient en de nombreux événements dans le monde étant hors de leur contrôle. Selon elles, ce sont des personnes sans nom et puissantes qui dictent le cours des événements et qui ne peuvent être contrées. Ils peuvent préférer des croyances générales en matière de conspiration à des croyances en des conspirations spécifiques parce que le fait de concéder des conspirations spécifiques implique que des individus particuliers sont responsables d'événements dans le monde [1].

Enfin, l'expérience de l'incertitude subjective prédit une croyance conspirationnelle accrue, à condition que les percepteurs considèrent les autorités impliquées comme immorales [13].

Les personnes qui sont méfiantes, hostiles et qui ont des scores élevés sur le locus de contrôle externe partagent une vision du monde commune. Ainsi, le sentiment d’un manque de contrôle accroît la confiance des gens dans les théories du complot organisationnel [14] et des théories du complot politique [15].

L'estime de soi[modifier le code]

Moins l'estime de soi sera forte, plus la tendance à croire aux théories de complot spécifiques sera forte. D'ailleurs, les personnes ayant une faible estime d'eux-mêmes peuvent blâmer certains individus ou groupes pour les considérer comme responsables de leurs problèmes. Ceci leur rend la tâche plus facile étant donné qu'ils ont la possibilité de faire un rejet mutuel de leurs responsabilités [1].

Le sentiment d'impuissance[modifier le code]

Pour les personnes qui éprouvent un sentiment d'impuissance, les croyances en des conspirations spécifiques leur permettent d'éviter de penser que le monde est chaotique. Ils peuvent également croire que des forces secrètes sont en opération, ce qui les aide à comprendre pourquoi ils n'ont pas le pouvoir de contrôler leur propre vie [16].

Les théories du complot séduisent les personnes se percevant en marge de la société. La place qu'elles occupent les amène à penser que les explications officielles des événements ne suffisent pas. Elles peuvent également être tentées de croire que des forces indépendantes de leur volonté influencent leur vie[3].

Ces personnes seront plus sensibles au stress, au sentiment d’impuissance et de dépossession.

Pour ce qui est de l’impuissance politique, il s’agit ici de ressentir un sentiment d’asymétrie avec les politiques, que les personnes jugent comme possédant trop de pouvoir. Celles-ci peuvent même éprouver le besoin de posséder des armes qui leur redonneront plus de pouvoir.

Tolérance de l'ambiguïté[modifier le code]

Les personnes qui ont une faible tolérance à l'ambiguïté peuvent préférer les explications simplifiées que les théories du complot offrent souvent aux multiples explications fournies par les autorités légitimes[16].

Ceux qui font preuve de rigidité au niveau cognitif, qui ne souhaitent pas analyser les causes des événements dans le monde qui les entoure peuvent aussi être attirés par les théories du complot [2].

Les théories fournissent une attribution causale ou plusieurs, toute faite pour des événements qui pourraient sembler complexes. Attribuer certains de nos problèmes internationaux à d'autres groupes ou citoyens fournit une explication simplifiée d'un ensemble complexe d'événements [1].

Complexité de l'attribut[modifier le code]

Dans le même ordre d'idées que la tolérance à l'ambiguïté, de nombreuses théories du complot offrent des explications simplifiées d'événements complexes pouvant plaire aux personnes qui préfèrent la simplicité cognitive à la complexité[1].

Il est à noter que la simplification de la complexité est faiblement liée à l'adhésion de théories du complot, mais elle trouve partie dans l'aspect de du malaise qu'éprouve certains avec l’ambiguïté [2].

Effectivement, dire que la théorie de complot permet de réduire la complexité des choses rapporte au fait que, ne pas analyser les causes des événements dans le monde qui les entourent, amènent les personnes à croire aux théories de complot [1].

Rationalité[modifier le code]

Style analytique

Les théories du complot sont soutenues par des arguments élaborés, suggérant que la croyance aux théories du complot est basée sur des processus de pensée analytiques et persuasifs. Effectivement, les adhérents ont une grande ouverture d’esprit et sont donc réceptifs aux idées nouvelles, comme la croyance aux phénomènes paranormaux. Par ailleurs, Wagner-Egger et Bangerter montrent que l'irrationalité est fortement corrélée avec l'adhésion aux complots de type « Système ». Ce que les auteurs qualifient ici d'irrationalité fait référence à la « croyance dans certains phénomènes ésotériques et le degré de croyance religieuse ». De plus, l'anxiété générée par les phénomènes sociaux actuels favorise également l'adhésion aux théories de type « Système ». Aussi, les théories du complot de type « Minorités » sont liées à une personnalité autoritaire qui se traduit, selon les auteurs [17], par de la discrimination envers les étrangers et une tendance à se positionner à droite politiquement parlant. Ceci fait référence au conservatisme politique qui se traduit également par une plus forte anxiété personnelle. De même, la paranoïa serait un trait de personnalité fréquemment associé aux théories du complot, mais les auteurs [18] ne trouvent cependant qu'un faible impact de celle-ci sur les croyances aux théories du complot.


Brotherton, R., & Eser, S. (2015). Bored to fears: Boredom proneness, paranoia, and conspiracy theories. Personality and Individual Differences, 80, 1-5.

Nous parlons également de mentalité complotiste [19], qui selon Taguieff, « il s’agirait d’une conséquence de la tentative rationaliste de la pensée des Lumières, qui a conduit à la suppression du mystère, à un désir de compréhension, au développement de l’esprit critique, attitude qui, si elle est trop systématisée, peut verser dans le soupçon et la mystification. On constate ainsi une tendance de ce courant démystificateur et visant au désenchantement du monde à se retourner en réenchantement »[20]. Ainsi, la mentalité complotiste permet à chacun de se retrouver dans ce nouvel ordre mondial, et de faire face à l'angoisse que celui-ci procure. -- Marieb32 (discuter) 8 mars 2019 à 11:20 (CET)[répondre]

Besoin de connaissance[modifier le code]

Les personnes qui ne ressentent pas le besoin de connaissances peuvent trouver plus simple d'accepter les théories du complot comme explications de divers événements complexes que d'affronter les ambiguïtés et les subtilités du monde réel [1].

Les croyances en matière de complot ne semblent pas être fondées sur des processus cognitifs rationnels. Au lieu de cela, il est soutenu qu'ils sont fondés par les traitements émotionnels et intuitifs [16].

Parish décrète que, bien que nous soyons dans une société postmoderne, les croyances aux phénomènes paranormaux ne s’affaiblissent pas, elles augmentent. Il recherchent des signes, des liens avec ce qu'ils vivent et le monde qui les entoure. Il s'agit là d’éléments appartenant à la pensée magique, qui détermine également un théoricien du complot [2].

Différences individuelles[modifier le code]

Variables socio-démographiques[modifier le code]

Big Five et complotisme

L'association entre les cinq facteurs de personnalité et les croyances au complot est analysée dans une méta-analyse[21]. Cette recherche met en avant les prédicteurs et les conséquences influençant l’adhésion aux théories du complot en fonction des traits de personnalité du modèle Big Five. Selon les études, on observe des effets divergents selon les facteurs considérés. Selon les croyances populaires, l'on aurait tendance à croire que deux facteurs de personnalité du modèle Big Five, l’agréabilité et l’ouverture à l'expérience semblerait être associés à l'adhésion aux théories du complot.[21]. En effet, l'ouverture à l'expérience un des facteurs de personnalité Big Five (curiosité intellectuelle, imagination active, ouverture aux idées nouvelles) était positivement associé aux convictions du complot. L'association positive entre l'ouverture à l'expérience et la croyance au complot s'expliquerait par la tendance qu'auraient les complotistes à rechercher des idées originales et inhabituelles. De plus, l’agréabilité était négativement associée au complotisme: l'antagonisme et la suspicion à l'égard des autres conduisant à la reconnaissance des convictions du complot. Ensuite, le neuroticisme et ses éléments pathologiques, tels que l'incertitude et l'anxiété, ont également été suggérés comme prédicteurs. Toutefois, la méta-analyse, une méthode qui consiste à tester globalement l'association entre le complotisme et chaque facteur sur l'ensemble des études menées sur le sujet, a révélé qu'aucun d'entre eux n'était significativement associé au complotisme. Étant donné que les associations signalées entre les facteurs de personnalité et les convictions de conspiration sont de faible ampleur, la nature et les raisons de ces associations exactes restent encore relativement floues.



Traits psychopathologiques des théoriciens du complot

Les personnes ayant une santé psychique plus fragile, ayant un niveau d’angoisse élevé, sont plus susceptibles d’adhérer aux théories du complot [3]. En effet, elles développent un état d’hypervigilance, ont plus d’idées paranoïaques que la population moyenne et commettent certaines erreurs de jugement. Certaines personnes pensent que ces théories ne sont que des productions délirantes d’individus atteints de troubles psychologiques, telles que la paranoïa et la schizotypie, mais cette généralisation est inexacte. --Marine.gaillet (discuter) 8 mars 2019 à 13:19 (CET). Des recherches empiriques [22] suggèrent qu’il y a une distinction entre paranoïa/schizotypie et croyances aux théories du complot bien que celles-ci soient corrélées. La paranoïa et la schizotypie sont des correspondent à des croyances impliquant une conspiration envers soi-même, tandis que les croyances aux complots renvoient vers des idées de conspiration envers le groupe d’appartenance [22].[répondre]

En outre, l’adhésion aux théories du complot relève d'une une forme de narcissisme collectif de la part de personnes voulant se différencier des autres. Il découlerait d'un sentiment d’impuissance et de manque de contrôle sur leur environnement. Le narcissisme collectif est une forme d’investissement émotionnel dans une croyance irréaliste concernant la grandeur du groupe d’appartenance. La sensibilité des narcissistes collectifs à la menace intergroupe est composée de croyances sur la vulnérabilité du groupe interne et l’hostilité du groupe externe.[23]--Marine.gaillet (discuter) 13 mars 2019 à 16:52 (CET)[répondre]

Certains auteurs citent également la cognition paranoïde [24] comme facteur pouvant favoriser l'adhésion à une théorie du complot. Elle se différencie de la paranoïa puisqu'elle n'est pas pathologique mais serait une forme de paranoïa « normale »[18]. Ainsi, pour défendre ses croyances aux théories du complot, l'individu utilise la cognition paranoïde[24] ou le style paranoïde [25], qui consiste à s'accrocher à certaines preuves qu'un complot pourrait exister et les défend coûte que coûte, réfutant tout argument contradictoire et s'appuyant même sur ceux-ci pour valider ses croyances. Dans son modèle de cognition paranoïde, Roderick M. Kramer[24] explique qu'elle reposerait sur un sentiment de mal-être et d'anxiété généré par diverses situations présidant à cette cognition. Cette dysphorie entraîne de l’hyper-vigilance et de la rumination qui vont à leur tour biaiser les jugements portés sur la situation pour aboutir finalement à une cognition paranoïde. La cognition paranoïde ne s'applique pas uniquement aux théories du complot mais à d'autres situations.-- Marieb32 (discuter) 8 mars 2019 à 11:20 (CET)[répondre]

Facteurs motivationnels[modifier le code]

Selon Douglas et al. (2017), les personnes sont attirées par les théories du complot lorsqu’elles promettent de satisfaire d’importants motifs psychologiques sociaux. Les recherches ont mis en avant certaines motivations pouvant contribuer à la croyance au complot. La croyance au complot est donc motivée par des motifs épistémiques (désir de compréhension, d’exactitude), existentiels (désir de contrôle et de sécurité) et sociaux (désir de maintenir une image positive de soi et du groupe social).

  • Motifs épistémiques

Pour avoir une compréhension stable, précise et cohérente du monde, nous trouvons des explications causales aux évènements (Heider, 1958). Les explications causales sont présentes lorsque l’information est indisponible (pour calmer la curiosité), contradictoire (pour réduire l’incertitude et la confusion), aléatoire (pour trouver un sens) ou pour défendre les croyances non-confirmées. Les théories du complot se distinguent des autres types d’explications causales. Elles sont spéculatives et supposent des actions complexes cachées du public avec une organisation de plusieurs acteurs utilisant la furtivité et la désinformation (Lewandowsky et al. 2015). Les théories du complot protègent des croyances chéries en présentant des preuves irréfutables comme le produit d’un complot. Face à l’incertitude et la contradiction, elles fournissent donc de larges explications cohérentes afin de préserver les croyances. La croyance au complot est encore plus forte lorsque les évènements importants fournissent que de petites explications et laissent donc les gens insatisfaits (Leeman et Cinnirella, 2013). Les théories du complot seraient plus attrayantes que satisfaisantes. D’un côté, cela permet aux gens qu’ils défendent leurs convictions mais d’un autre côté, les expériences ont montré que cela augmente le niveau d’incertitude.

  • Motifs existentiels

A côté des explications purement épistémiques, nous retrouvons des explications causales pour répondre à un besoin de sécurité. Les théories du complot permettent aux gens d’obtenir une satisfaction compensatoire lorsque leurs besoins sont menacés. Elles aident les gens à se sentir en sécurité car la menace ou les individus dangereux sont alors réduits ou neutralisés. Si les gens ne se sentent plus capables de contrôler, la croyance au complot augmente et inversement, cela diminue si le sens du contrôle est confirmé. Cependant selon certaines recherches, l’exposition aux théories du complot supprimerait le sentiment d’autonomie et de contrôle des gens (Douglas et Leite, 2017)

  • Motifs sociaux

Les explications causales, notamment les explications des théories du complot, sont motivées par des critères sociaux comme le désir d’appartenance et le maintien d’une image positive de soi et du groupe. Les théories du complot valorisent l’image de soi et du groupe en attribuant les effets négatifs aux autres. Elles servent donc à défendre son image et celui du groupe. Elles sont donc plus attrayantes pour les personnes qui considèrent l’image de soi et du groupe comme menacée. Croire au complot peut constituer une source importante d’appartenance et de réalité partagée.


--Flore bertuille (discuter) 19 février 2019 à 09:29 (CET)[répondre]


Biais d'intentionnalité[modifier le code]

Selon Hacquin (2018), le biais d'intentionnalité serait un biais cognitif, c'est-à-dire, un mécanisme de pensée provoquant une erreur de jugement.

Selon Brotherton et French (2015), le biais d'intentionnalité serait une des causes expliquant la croyance de certains individus dans une théorie du complot.

Rosset (2008) a montré que l'être humain tendrait de façon automatique à inférer une origine intentionnelle à un comportement. Le fait de ne pas juger une action comme intentionnelle nécessitant, selon lui, plus de ressources cognitives. C'est cette tendance à attribuer des causes intentionnelles à un comportement, à un événement qui est qualifié de biais d'intentionnalité.

Rosset et Rottman (2014) précisent que ce biais serait surtout observable chez les enfants de moins de 5 ans bien qu'il puisse également être observé chez les adultes.

Comme le précise Taguieff (2013), le biais d'intentionnalité est inconscient. La personne développant ce biais n'en est donc pas consciente. C'est d'ailleurs le cas pour tous les biais cognitifs qui sont inconscients et systématiques, c'est-à-dire, qu'ils ne sont pas évitables puisqu'il s'agit d'erreurs apparaissant lors du traitement instantané de l'information, de manière à rendre possible une prise de décision rapide.

L'existence du biais d'intentionnalité est toutefois contestée puisque certains chercheurs tels que Hughes, Sandry et Trafimow (2012) ne sont pas parvenus à reproduire l'expérience dans laquelle Rosset (2008) a initialement mis en évidence le biais d'intentionnalité. Ils considèrent, que les résultats obtenus par Rosset (2008) ont été biaisés par le fait que dans son expérience, les sujets étaient testés en grand groupe, et non, individuellement.

--Logeotalexandre (discuter) 19 février 2019 à 14:56 (CET) --Logeotalexandre (discuter) 20 février 2019 à 14:09 (CET)[répondre]


Erreur de conjonction[modifier le code]

L'erreur de conjonction est un biais cognitif amenant les individus à surestimer la possibilité d'apparition d'un événement.

Les chercheurs l'ayant mis en évidence, sont arrivés à la conclusion que 90% des participants à leur étude mettaient en oeuvre ce biais.

Ce biais se caractérise par l'utilisation d'une heuristique, c'est-à-dire d'un raccourci mental amenant à une erreur de pensée.

--Logeotalexandre (discuter) 06 mars 2019 à 16:00 (CET)[répondre]

Structure de la page Wikipédia[modifier le code]

5.5. Explications psychologiques

  • Facteurs cognitifs

Biais d'intentionnalité:

Le biais d'intentionnalité serait une des causes expliquant la croyance de certains individus dans une théorie du complot [26]. Le biais d'intentionnalité est un mécanisme de pensée provoquant une erreur de jugement [27]. Cette erreur de jugement amènerait la personne a expliqué par des causes intentionnelles la survenue d'un événement.

En fait, certaines recherches ont montrées que l'être humain tendrait de façon automatique à inférer une origine intentionnelle à un comportement [28]. Le fait de ne pas juger une action comme intentionnelle nécessitant, plus de ressources cognitives. C'est cette tendance à attribuer des causes intentionnelles à un comportement, à un événement qui est qualifiée de biais d'intentionnalité.

Or, selon la définition des théories du complot de B.L. Keeley [29] citée plus haut, une théorie du complot met en scène des individus qui ont intentionnellement causé l'évènement cible de la théorie.

Il a été démontré que le biais d'intentionnalité pouvait avoir un impact sur la croyance des individus dans la théorie du complot. L'étude ayant mis en évidence cet impact a également mis en évidence le rôle de l'éducation dans l'adhérence aux théories du complot. En effet, selon Douglas et al. (2015)[30], les auteurs de cette étude, il semblerait que le fait d'avoir suivi des études serait positivement associé avec le fait de pouvoir faire preuve de pensée critique. Dans cette étude, il a été demandé aux participants de compléter un questionnaire reprenant, entre autres, une échelle évaluant le degré de validation par les répondants de plusieurs théories du complot bien connues, une échelle évaluant la tendance des individus à prêter aux animaux des intentions ainsi qu'une échelle évaluant la croyance des répondants dans des phénomènes paranormaux. De cette expérience, il ressort que les personnes ayant le plus tendance à adhérer aux théories du complot sont également celles qui sont le plus susceptible d'attribuer des intentions à des animaux ainsi que de croire en des phénomènes paranormaux.

Le biais d'intentionnalité est inconscient. La personne développant ce biais n'en est donc pas consciente. C'est d'ailleurs le cas pour tous les biais cognitifs qui sont inconscients et systématiques, c'est-à-dire, qu'ils ne sont pas évitables puisqu'il s'agit d'erreurs apparaissant lors du traitement instantané de l'information, de manière à rendre possible une prise de décision rapide.


--Logeotalexandre (discuter) 27 février 2019 à 15:07 (CET) --Logeotalexandre (discuter) 06 mars 2019 à 15:49 (CET) --Logeotalexandre (discuter) 11 mars 2019 à 14:37 (CET)[répondre]



Bibliographie[modifier le code]

  • (en) Robert Brotherton et Christopher C. French, Intention seekers: conspiracist ideation and biaised attribution of intentionality, vol. 10,
  • (en) Evelyn Rosset, It's no accident: our bias for intentional explanations, vol. 108,
  • (en) Karen Douglas, Robbie Sutton, Mitchell Callan, Rael Dawtry et Annelie Harvey, Someone is Pulling the Strings: Hypersensitive Agency Detection and Belief in Conspiracy Theories, vol. 22,
  • (en) Brian Keeley, Of Conspiracy Theories, vol. 96,

Facteurs motivationnels[modifier le code]

Les personnes sont attirées par les théories du complot lorsqu’elles promettent de satisfaire trois grandes catégories de motivations[31]: des motivations d'ordre épistémique (désir de compréhension, d’exactitude), existentiel (désir de contrôle et de sécurité) et social (désir de maintenir une image positive de soi et du groupe social). Cependant, le fait que la croyance à une théorie du complot émerge en vue de répondre à une de ces motivations n'implique pas qu'elle parvienne effectivement à la satisfaire.

Motifs épistémiques[modifier le code]

Pour avoir une compréhension stable, précise et cohérente du monde, nous trouvons des explications causales aux évènements [32]. Les explications causales sont présentes lorsque l’information est indisponible (pour calmer la curiosité), contradictoire (pour réduire l’incertitude et la confusion), aléatoire (pour trouver un sens) ou pour défendre les croyances non-confirmées. Les théories du complot protègent des croyances revêtant une importance personnelle en dépeignant les faits qui les contredisent étant le produit d’un complot [33]. Face à l’incertitude et à la contradiction, elles fournissent donc de vastes explications cohérentes permettant de préserver ces croyances. Lorsqu'on cherche à expliquer un événement de grande ampleur (par exemple l'assassinat de John F. Kennedy),la croyance au complot est encore plus forte lorsque les explications disponibles semblent faire appel à des explications banales et à petite échelle (par exemple: le comportement d'un individu isolé) [34]. Si ces recherches ont montré que les théories du complot renforcent bien les croyances pré-existantes, elles ne semblent pas combler la motivation à réduire l'incertitude: en effet, être exposé à des théories du complot renforce plutôt que diminue l'incertitude [35].

Motifs existentiels[modifier le code]

Les théories du complot répondraient à un besoin de sécurité. Elles permettent aux gens de compenser des besoins qui sont menacés (par exemple, en désignant un coupable). Elles répondent à un sentiment de perte de contrôle face à un événement inattendu. Elles aident également les gens à se sentir en sécurité car la menace qu'ils identifient, souvent des individus dangereux, semble alors réduite ou neutralisée. Si les gens se sentent privé de contrôle sur leur environnement, la croyance au complot augmente et inversement, cela diminue si le sentiment de contrôle est augmenté. Cependant selon certaines recherches, l’exposition aux théories du complot supprimerait le sentiment d’autonomie et de contrôle. [36] Les théories du complot fournissent une logique unificatrice à des éléments apparemment disparates et non liés entre eux, ce qui est intellectuellement satisfaisant. La politologue Hannah Arendt explique que les théories du complot répondent à un besoin des foules, qui « ne font confiance ni à leurs yeux ni à leurs oreilles, mais à leur seule imagination, qui se laissent séduire par tout ce qui est à la fois universel et cohérent en soi-même »[37]. De même, l’historien Jean-Philippe Schreiber et la linguiste Emmanuelle Danblon (Université libre de Bruxelles) estiment que la théorie du complot « permet à l’individu de donner du sens à ce qui l’entoure, ce qui semblerait être une condition essentielle à son inscription dans le monde »[38]. La théorie du complot répondrait, dans cette perspective, aux besoins de compréhension des sociétés en crise en identifiant une causalité simple et unique à tous les bouleversements que l'individu ou les masses peuvent subir.

Les théories du complot identifient des coupables en tendant à interpréter tout évènement ou conséquence d'un évènement comme ayant été voulu ; cette interprétation découle d'une attribution de tout faits malheureux à une volonté. À la fin du Moyen Âge et à la Renaissance, de nombreuses personnes issues de catégories sociales marginales étaient accusées d'être responsables des évènements mettant la vie sociale en danger : maladies, catastrophes naturelles détruisant les récoltes, etc. Cela donnait lieu à des chasses aux sorcières, au cours desquelles on les accusait d'avoir provoqué le malheur de la communauté à l'aide de démons ou de maléfices. Aujourd'hui encore, lors d'évènements dramatiques, la tendance des médias, et du public, à chercher les coupables plus que les solutions peut influencer le citoyen, en le conditionnant à percevoir tout évènement négatif selon ce mode « imputabiliste »[39]. C'est le sens implicite de la question « À qui cela profite-t-il ? », soulevée lors d'évènements bouleversants. Une imputation systématique du mal peut donner lieu à un phénomène de victime expiatoire, où le malheur est conçu comme ne pouvant être réparé que par l'élimination de ceux qui l'ont souhaité, et où une catégorie d'individus, même innocents, peut être identifiée comme celle de responsables à châtier. De nos jours, les moyens d'action qu'on imagine être ceux des fauteurs de catastrophes ne sont plus des rites ou des recettes magiques, mais des moyens techniques et en particulier militaires. Toutefois, ce phénomène peut également trouver sa place dans les motifs sociaux étant donné qu'il permet d'identifier les coupables afin de préserver l'intégrité du groupe.

Motifs sociaux[modifier le code]

Les explications causales, notamment les explications des théories du complot, sont motivées par des motivations sociales comme le désir d’appartenance et le maintien d’une image positive de soi et de son groupe. Les théories du complot valorisent l’image de soi et du groupe en attribuant des événements à caractère négatif aux autres. Elles sont donc plus attrayantes pour les personnes qui considèrent l’image de soi et du groupe comme menacée. Croire au complot peut donc conforter le sentiment d’appartenance à un groupe et le consensus au sein de celui-ci. De plus, les théories du complot semblent donner accès à une vérité cachée, ce qui est valorisant pour celui qui reçoit le message. Le philosophe français Robert Redeker explique que les « avantages narcissiques de la croyance en cette théorie : son adepte s’épanouit dans le sentiment de détenir un secret d’une extrême importance. Il jouit d’en savoir plus que les plus grands savants ! » [40]. Cette idée:

Lantian, A., Muller, D., Nurra, C., & Douglas, K. M. (2017). I know things they don’t know!. Social psychology. Imhoff, R., & Lamberty, P. K. (2017). Too special to be duped: Need for uniqueness motivates conspiracy beliefs. European Journal of Social Psychology, 47(6), 724-734.

il est interessant de lire les 2 articles donnés par Mr Klein pour étayer l'idée que le niveau d'éducation a un impact sur la croyance. Car parfois des personnes ont des théories mais pas vrmt fondées (peut etre le cas de Cyril Lemieux juste après)

Toutefois, le sociologue Cyril Lemieux estime que des théories du complot envers l'etablishment peuvent aussi émaner de citoyens diplômés ; il place l'origine du conspirationnisme dans un désir frustré de notoriété intellectuelle : « […] en raison de la massification de l'enseignement supérieur, notre société produit beaucoup de diplômés qui se sentent légitimement autorisés à penser qu'ils ont au moins autant de talent que les journalistes, les intellectuels, les artistes et les politiques les plus en vue médiatiquement, alors même qu'ils sont contraints, eux, [...] à l'invisibilité. Internet est un média qui leur permet de donner un début de visibilité publique à leurs productions et à leurs talents. Mais c'est aussi un média qui leur permet d'exprimer leurs sentiments d'injustice [...]. Le conspirationnisme, si en vogue sur Internet, n'est peut-être qu'une expression extrême de cette dénonciation [...] »[41].



--Flore bertuille (discuter) 27 février 2019 à 14:40 (CET)[répondre]

--Dmoceane (discuter) 6 mars 2019 à 11:26 (CET)[répondre]

Proposition de structure pour partie "Facteurs cognitifs"[modifier le code]

Facteurs cognitifs[modifier le code]

Cette partie va faire état de la cognition sociale qui permet à l'esprit humain de traiter l'information sur les théories du complot.

L'esprit humain dispose de deux systèmes fonctionnels de pensée (système 1 et système 2) [42]. Ces systèmes sont complémentaires, c'est-à-dire que combinés, ils permettent à l'être humain de comprendre l'environnement qui l'entoure et de prendre les décisions nécessaires. Il s'agit d'un modèle à double processus du raisonnement [43]. Les croyances aux théories du complot sont abordées via le système intuitif de raisonnement. Leur principe de base peuvent être rapidement acceptés via le système 1. Une expérience des années 90 a illustré ces propos en montrant que la première impulsion d'un individu face à une information est de la croire, alors qu'il doit fournir un effort cognitif pour la réfuter [44]. Le système 2, dit analytique, aide l'être humain à trouver des explications, des preuves aux faits et aux événements. Cette manière de pensée peut amener certains individus à ne pas croire en une théorie du complot [45]. Les individus préfèrent rester dans une vision du monde cohérente où leurs croyances correspondent à leurs connaissances du monde [46]. Cette optique est également vraie dans l'autre sens. Aussi, les individus croyants à une théorie du complot auront tendance à vouloir trouver des preuves qui permettent d'expliquer ce complot potentiel. Cela permet aux gens d'appréhender l'information de manière sélective pour en arriver à une conclusion donnée [47].

Plusieurs études ont également été menées sur l'impact de l'intensité émotionnelle sur les croyances aux théories du complot. L'une d'elle s'est intéressée à l'influence causale de la valence émotionnelle et de l'incertitude émotionnelle [48]. Les résultats ont montré que l'incertitude émotionnelle augmentait les croyances au complot, peu importe si elle provient d'émotions positives (la surprise, par exemple) ou d'émotions négatives (l'inquiétude, par exemple).

Biais cognitifs[modifier le code]

Des analyses cognitives récentes montrent que les mécanismes d'adhésion aux théories du complot relèvent davantage de processus cognitifs ordinaires que de pathologies mentales [49]. La théorie du complot est définie comme telle : « Une théorie du complot est une explication d’un évènement historique (ou d’évènements historiques) fondée sur le rôle causal d’un petit groupe d’individus agissant en secret » [50]. Cette définition révèle trois attributs d'une théorie du complot que sont le raisonnement causal, le processus de catégorisation sociale et l'intentionnalité[49].

De récentes recherches ont permis de mettre en évidence deux grands mécanismes de processus cognitifs incitant à l'adhésion à une théorie du complot tels que la perception de configuration illusoire ("pattern perception" en anglais) [51] et la détection d'agentivité ("agency detection" en anglais) [52]. Plusieurs des biais présentés ci-dessous peuvent être regroupés dans ces deux mécanismes (biais d'intentionnalité et erreur de conjonction). La perception de configuration illusoire est un processus cognitif automatique sous-jacent aux croyances du complot [51]. Autrement dit, ce n'est pas un biais cognitif à proprement parlé, mais il sous-tend un biais cognitif. Globalement, l'être humain a tendance à assimiler les informations en percevant un lien de causalité et des connexions entre les stimulis. Certaines personnes développent cependant une perception de modèle illusoire. Cela consiste en la perception de modèles de stimulis aléatoires avec des liens de cause à effet inexistants. La tendance à trop percevoir ces modèles prédit la croyance aux théories du complot [53],[54]. Tout comme le premier mécanisme, la détection d'agentivité est un processus cognitif sous-jacent aux croyances du complot. Il s'agit de la tendance à voir l'intentionnalité d'une chose là où il n'en existe pas systématiquement. Cette chose peut-être un événement, une personne ou un objet. C'est ce qu'on appelle l'agentivité. Ce mécanisme se rapproche très fortement du biais d'intentionnalité décrit ci-dessous. Aussi, les auteurs soulignent que ce mécanisme renforce la croyance des théories du complot [51]. D'autres processus cognitifs peuvent très certainement apparaître comme renforçant l'adhésion aux théories du complot, mais le consensus actuelle de la littérature scientifique à ce propos ne fait état que de ces 2 mécanismes.

Les processus présentés ci-dessous sont considérés comme des biais cognitifs mobilisés dans l'adhésion à une théorie du complot. Ils sont considérés comme des procédés heuristiques, c'est-à-dire des raccourcis mentaux permettant d'évaluer rapidement et efficacement des informations complexes [42]. Ces biais rejoignent donc les principes du système intuitif amenant un effort mental minimal. Il s'agit des biais suivants : biais d'intentionnalité, erreur de conjonction et l'auto-perception de l'influence d'une théorie du complot.


Les biais cognitifs les mieux établis sont les suivants :


  • Biais d'intentionnalité

Le biais d'intentionnalité serait une des causes expliquant la croyance de certains individus dans une théorie du complot [55]. Le biais d'intentionnalité est un mécanisme de pensée provoquant une erreur de jugement [56]. Cette erreur de jugement amènerait la personne a surestimer le rôle de causes intentionnelles dans la survenue d'un événement. Cette erreur de jugement serait d'autant plus probable que les événements qu'on cherche à expliquer ont des conséquences négatives[57]. Certaines recherches ont montré que l'être humain tendrait de façon automatique à inférer une origine intentionnelle à un comportement [58].Identifier d'autres causes à l'action nécessiterait plus de ressources cognitives. C'est cette tendance à attribuer des causes intentionnelles à un comportement, à un événement qui est qualifiée de biais d'intentionnalité. Or, selon la définition des théories du complot de B.L. Keeley [50] citée plus haut, une théorie du complot met en scène des individus qui ont intentionnellement causé l'évènement cible de la théorie. Il a été démontré que le biais d'intentionnalité pouvait avoir un impact sur la croyance des individus dans la théorie du complot. L'étude ayant mis en évidence cet impact a également mis en évidence le rôle de l'éducation dans l'adhésion aux théories du complot. En effet, selon Douglas et al. (2015)[59], les auteurs de cette étude, il semblerait que le fait d'avoir suivi des études serait positivement associé avec le fait de pouvoir faire preuve de pensée critique. Dans cette étude, il a été demandé aux participants de compléter un questionnaire reprenant, entre autres, une échelle évaluant le degré de validation par les répondants de plusieurs théories du complot bien connues, une échelle évaluant la tendance des individus à prêter aux animaux des intentions ainsi qu'une échelle évaluant la croyance des répondants dans des phénomènes paranormaux. De cette expérience, il ressort que les personnes ayant le plus tendance à adhérer aux théories du complot sont également celles qui sont le plus susceptible d'attribuer des intentions à des animaux ainsi que de croire en des phénomènes paranormaux. Fritz Heider et Marianne Simmel (1944)[60] ont été les premiers à mettre en évidence l'existence d'un biais d'attribution chez les individus. Dans cette étude,devenue une référence dans le domaine, ils ont utilisés des formes géométriques mobiles, présentées sur un écran, pour mettre en évidence le fait que les individus ont tendance à attribuer des intentions aux formes qu'ils voient affichées à l'écran. Comme représenté ci-dessous, selon leur expérience, les individus auraient, ainsi, tendance à attribuer à une des formes l'intention de bloquer l'accès de la boîte aux deux autres. Les individus adhérant aux théories du complot seraient plus susceptibles d'attribuer une intention aux formes présentées lors de cette expérience. Le biais d'intentionnalité est inconscient. C'est d'ailleurs le cas pour tous les biais cognitifs qui sont inconscients et systématiques, c'est-à-dire, qu'ils ne sont pas évitables puisqu'il s'agit d'erreurs apparaissant lors du traitement instantané de l'information, de manière à rendre possible une prise de décision rapide[61].


  • Erreur de conjonction

L'erreur de conjonction est un biais cognitif de représentativité, décrit par l'expérience de Tversky et Kahneman en 1983[62]. décrivant un mécanisme d’erreur dans un raisonnement probabiliste, tel que les sujets surestiment la probabilité d’évènements concomitants. Plusieurs études démontrent la corrélation pouvant être établie entre les sujets sensibles à cette erreur d’une part, et leur inclinaison à l’adhésion de théories complotistes d’autre part[63][64][65]

Néanmoins, des études tendent à nuancer les résultats des expériences de Tversky et Kahneman. Ainsi, Gigerenzer, avance que les critères pour diagnostiquer un jugement s'apparentant à l'heuristique de représentativité sont eux même biaisés.[66] Et certaines expériences montrent que l'erreur de conjonction provient de l'énoncé même du problème[67]. Ainsi, les sujets peuvent interpréter intuitivement une propositions comme étant exclusive et non pas en extension.

En d'autre termes, dans l'exemple de Linda; les sujets peuvent interpréter de manière intuitive la proposition 6: "Guichetière dans une banque" comme signifiant "employée de banque non féministe", ainsi ils auront auront tendance à choisir spontanément la conjonction 8: "Guichetière dans une banque et active dans le mouvement féministe", sans que l'on puisse interpréter ce choix en termes de biais.

  • Auto-perception de l'influence d'une théorie du complot

Par ailleurs, d'autres psychologues sociaux [68] ont mis en avant un cinquième biais cognitif facteur d'adhésion aux théories du complot : il s'agit de ce que nous pouvons appeler "Auto-perception de l'influence d'une théorie du complot. Certains auteurs l'ont comparé à l'effet de simple exposition mis en avant par Robert Zajonc [69], qui augmente la probabilité d'avoir un sentiment positif envers quelqu'un ou quelque chose par la simple exposition répétée à cette personne ou cet objet. L'auto-perception de l'influence d'une théorie du complot, quant-à-lui, augmente la probabilité d'adhérer à une théorie par la simple exposition à cette théorie.

Lady Diana

Ainsi, lorsque nous sommes exposés à une théorie, celle-ci nous apparait comme vraie en tout premier lieu (donc par défaut). Ce biais d'auto-perception de l'influence d'une théorie du complot suffit à induire une adhésion à la théorie exposée[68]. Dans l'expérience de Sutton et Douglas, les sujets devaient indiquer leur degré d'adhésion à des théories du complot concernant l’assassinat de Lady Diana. Leur but était d'examiner l'impact psychologique de l'exposition à des théories du complot. Dans la moitié des cas, les auteurs exposaient les sujets à des informations étayant ces théories, puis leur demandaient leur degré d'adhésion initial à ces théories. C'est-à-dire qu'il leur était demandé de donner l'avis qu'ils avaient eu a priori, donc avant qu'on leur expose les informations étayant les théories. Les résultats montrent que dans ce dispositif, les sujets expriment un plus haut degré d'adhésion a priori que les sujets qui n'ont pas été exposés aux informations supplémentaires — ceci bien qu'il ait été demandé aux premiers de ne pas en tenir compte pour donner leur réponse. Enfin, il est intéressant de noter que la plupart des sujets affirmaient ne pas avoir été influencés par ces informations, tandis que selon eux les autres participants l'avaient certainement été. Ils étaient quand même prêts à admettre qu'ils avaient été influencés par les différentes théories exposées, mais ils semblent avoir grandement sous-estimés les changements d'avis identifiés à la suite de l'expérience.

Autrement dit, nous sous-estimons le fait qu'a l'exposition à une théorie du complot sur nous.

MISE EN FORME FINALE WIKIPEDIA[modifier le code]

5.5. Explications psychologiques[modifier le code]

Facteurs cognitifs[modifier le code]

Facteurs motivationnels[modifier le code]

Les personnes sont attirées par les théories du complot lorsqu’elles promettent de satisfaire trois grandes catégories de motivations[70]: des motivations d'ordre épistémique (désir de compréhension, d’exactitude), existentiel (désir de contrôle et de sécurité) et social (désir de maintenir une image positive de soi et du groupe social). Cependant, le fait que la croyance à une théorie du complot émerge en vue de répondre à une de ces motivations n'implique pas qu'elle parvienne effectivement à la satisfaire.

  • Motifs épistémiques

Pour avoir une compréhension stable, récise et cohérente du monde, nous trouvons des explications causales aux évènements [71]. Les explications causales sont présentes lorsque l’information est indisponible (pour calmer la curiosité), contradictoire (pour réduire l’incertitude et la confusion), aléatoire (pour trouver un sens) ou pour défendre les croyances non confirmées. Les théories du complot protègent des croyances revêtant une importance personnelle en dépeignant les faits qui les contredisent étant le produit d’un complot [70]. Face à l’incertitude et à la contradiction, elles fournissent donc de vastes explications cohérentes permettant de préserver ces croyances. Lorsqu'on cherche à expliquer un événement de grande ampleur (par exemple l'assassinat de John F. Kennedy),la croyance au complot est encore plus forte lorsque les explications disponibles semblent faire appel à des explications banales et à petite échelle (par exemple: le comportement d'un individu isolé) [72]. Si ces recherches ont montré que les théories du complot renforcent bien les croyances pré-existantes, elles ne semblent pas combler la motivation à réduire l'incertitude: en effet, être exposé à des théories du complot renforce plutôt que diminue l'incertitude [70]

  • Motifs existentiels

Les théories du complot répondraient à un besoin de sécurité. Elles permettent aux gens de compenser des besoins qui sont menacés (par exemple, en désignant un coupable). Elles répondent à un sentiment de perte de contrôle face à un événement inattendu. Elles aident également les gens à se sentir en sécurité car la menace qu'ils identifient, souvent des individus dangereux, semble alors réduite ou neutralisée. Si les gens se sentent privés de contrôle sur leur environnement, la croyance au complot augmente et inversement, cela diminue si le sentiment de contrôle est augmenté. Cependant selon certaines recherches, l’exposition aux théories du complot supprimerait le sentiment d’autonomie et de contrôle. [70] Les théories du complot fournissent une logique unificatrice à des éléments apparemment disparates et non liés entre eux, ce qui est intellectuellement satisfaisant. La politologue Hannah Arendt explique que les théories du complot répondent à un besoin des foules, qui « ne font confiance ni à leurs yeux ni à leurs oreilles, mais à leur seule imagination, qui se laissent séduire par tout ce qui est à la fois universel et cohérent en soi-même » [73]. De même, l’historien Jean-Philippe Schreiber et la linguiste Emmanuelle Danblon estiment que la théorie du complot « permet à l’individu de donner du sens à ce qui l’entoure, ce qui semblerait être une condition essentielle à son inscription dans le monde »[74]. La théorie du complot répondrait, dans cette perspective, aux besoins de compréhension des sociétés en crise en identifiant une causalité simple et unique à tous les bouleversements que l'individu ou les masses peuvent subir.

Illustration d'une chasse aux sorcières

Les théories du complot identifient des coupables en tendant à interpréter tout évènement ou conséquence d'un évènement comme ayant été voulu ; cette interprétation découle d'une attribution de tout fait malheureux à une volonté. À la fin du Moyen Âge et à la Renaissance, de nombreuses personnes issues de catégories sociales marginales étaient accusées d'être responsables des évènements mettant la vie sociale en danger : maladies, catastrophes naturelles détruisant les récoltes, etc. Cela donnait lieu à des chasses aux sorcières, au cours desquelles on les accusait d'avoir provoqué le malheur de la communauté à l'aide de démons ou de maléfices [75]. Aujourd'hui encore, lors d'évènements dramatiques, la tendance des médias, et du public, à chercher les coupables plus que les solutions peut influencer le citoyen, en le conditionnant à percevoir tout évènement négatif selon ce mode « imputabiliste » [76].C'est le sens implicite de la question « À qui cela profite-t-il ? », soulevée lors d'évènements bouleversants. Une imputation systématique du mal peut donner lieu à un phénomène de Bouc émissaire, où le malheur est conçu comme ne pouvant être réparé que par l'élimination de ceux qui l'ont souhaité, et où une catégorie d'individus, même innocents, peut être identifiée comme celle de responsables à châtier. De nos jours, les moyens d'action qu'on imagine être ceux des fauteurs de catastrophes ne sont plus des rites ou des recettes magiques, mais des moyens techniques et en particulier militaires. Toutefois, ce phénomène peut également trouver sa place dans les motifs sociaux étant donné qu'il permet d'identifier les coupables afin de préserver l'intégrité du groupe.

  • Motifs sociaux

Les explications causales, notamment les explications des théories du complot, sont motivées par des motivations sociales comme le désir d’appartenance et le maintien d’une image positive de soi et de son groupe. Les théories du complot valorisent l’image de soi et du groupe en attribuant des événements à caractère négatif aux autres. Elles sont donc plus attrayantes pour les personnes qui considèrent l’image de soi et du groupe comme menacée [70]. Croire au complot peut donc conforter le sentiment d’appartenance à un groupe et le consensus au sein de celui-ci. De plus, les théories du complot semblent donner accès à une vérité cachée, ce qui est valorisant pour celui qui reçoit le message.

5.6. Personnalité et complotisme[modifier le code]

DISCUSSION A INSERER EN JUSTIFICATION[modifier le code]

Discussion par rapport aux facteurs motivationnels[modifier le code]

Bonjour, comme écrit précédemment, nous avons modifié la partie "facteurs motivationnels".

Tout d'abord, nous avons réparti l'ensemble des facteurs selon les motifs épistémiques, existentiels et sociaux de Douglas et al. (2017). Nous les avons également synthétisés afin de ne pas alourdir la page.

Ensuite, nous avons retiré l'introduction reprenant plusieurs noms. Selon nous, cela n'apportait pas d'informations utiles à la compréhension des facteurs motivationnels.

De plus, dans ces différents facteurs, nous avons enlevés les parties où les références n'étaient pas scientifiques ainsi que les propos trop généraux et/ou non-spécifiques à la théorie du complot.

Enfin, suite à nos lectures scientifiques, nous avons rajouté des informations qui nous paraissaient pertinentes.

--Flore bertuille (discuter) 13 mars 2019 à 15:21 (CET) et Océane DeMoor[répondre]

Discussion par rapport à l'enlèvement de certaines parties de facteurs cognitifs[modifier le code]

Bonjour,

En retravaillant le chapitre "facteurs cognitifs", nous aimerions de supprimer la partie "force des stéréotypes". Il s'agit d'une hypothèse intéressante mais qui n'a jamais été testé dans la littérature psychologique et qui date déjà de 2010. Donc nous ne voyons plus l'intérêt de garder cette partie. Pour la même raison, nous aimerions également enlever la partie concernant la persistance à l'adhésion (hyperphagie assimilatrice et persistance des croyances). Par ailleurs, s'ils existent des recherches intéressantes à ce sujet, nous sommes prêt à ré-envisager ces parties. Si nous n'avons pas de réponses d'ici 3 ou 4 jours, nous effectuerons ces changements.

Discussion par rapport à la partie Facteurs cognitifs[modifier le code]

Bonjour, concernant la partie "Facteurs psychologiques", étant donné la création d'une partie "personnalité", nous avons décidé de réintégrer les différents points s'y trouvant dans la partie "personnalité" que nous rajoutons.

Bonjour, concernant la modification de la partie "facteurs cognitifs", voici les changements que nous aimerions effectuer :

  • Pour les mêmes raisons que le paragraphe ci-dessus, nous aimerions supprimer la partie suivant "D'autres biais cognitifs peuvent favoriser les interprétations conspirationnistes [réf. souhaitée]". Si nous n'avons pas de réponses d'ici demain, nous effectuerons ces changements.
  • Nous avons créé une "introduction" à cette partie en détaillant le concept de système fonctionnel de pensée (système 1 - inductif - et 2 - analytique -), selon les articles de Kahneman (2011), Evans (2008) en le mettant en rapport avec l'adhésion à la théorie du complot.
  • Etant donné le nombre d'informations se trouvant dans cette partie, nous aimerions rajouter un sous-titre "biais cognitifs" à la partie "facteurs cognitifs".
  • Dans la sous-partie biais cognitifs, nous avons rajouter l'information selon laquelle 2 grands mécanismes de processus cognitifs encouragent l'adhésion à une théorie du complot : Perception de configuration illusion ("pattern perception") et détection d'agentivité ("agency detection"), notamment selon l'article de Douglas & al, 2016 et Van Prooijen & Van Vugt (2018).
  • Nous avons également étayé la partie "biais de simple exposition" et l'avons d'ailleurs renommé "auto-perception de l'influence d'une théorie du complot". Dans cette partie, nous avons rajouté une photo de Lady Diana (exemple d'une expérience menée et nous permettant d'expliquer ce biais). Nous avons également supprimer la partie de Gilbert qui ne semble pas être pertinente ici.

Si nous n'avons pas de réponses, nous effectuerons ces changements.


Feedback[modifier le code]

- Pour les parties « biais cognitifs », « Facteurs motivationnels » et « Personnalité, différences individuelles et complotisme », certaines idées ne sont pas sourcées. Bien qu’on devine qu’elles viennent des sources citée précédemment ou par la suite, Monsieur Klein m’avait fortement recommandé de sourcer toutes les idées.

- Pour la partie « facteurs motivationnels », dans la partie motifs existentiels, le mot « gens » est utilisé. Je trouve que le mot « individu » serait plus approprié car plus scientifique mais c’est un avis purement personnel.

Pour le reste, bon boulot !

--Alizée Bourgeois (discuter) 27 avril 2019 à 23:16 (CEST)[répondre]


Salut! Voici 2-3 petits trucs que j'ai pu relever

- Pour la partie sur les facteurs motivationnels, j'ai eu du mal à comprendre la deuxième phrase qui commence par "cependant... satisfaire". J'ai du la relire 2-3 fois pour bien la comprendre, peut-être que vous pourriez la simplifier pour qu'on comprenne directement ce que vous voulez dire?

- Dans les motifs épistémique, première phrase "Pour avoir une compréhension stable, récise et cohérente du monde", il y aurait pas une faute de frappe? J'imagine que vous avez voulu noter "précise"?

- Je suis d'accord avec Alizée en ce qui concerne les sources. Il y a parfois de gros paragraphes où il y a qu'une source de citée.

Mise à part ça, c'est super

--Lisa Lippens (discuter) 28 avril 2019 à 19:03


Pour ce que j'ai relevé de plus que Ali et Lisa :

-Concernant la partie estime de soi, vous avez un petit paragraphe qui perd un peu l'équilibre que vous avez avec les autres points du chapitre qui sont beaucoup plus conséquents. Peut-être que mettre un exemple relevé dans votre documentation pourrait étayer et rendre plus compréhensible ce passage.

-Même si cela a déjà été aborder, attention à vos sources un peu éparses, plus précisément dans la partie : « Big Five et complotisme » et « Motifs sociaux » dans la partie « Facteurs motivationnels »

Pour ma part, je ne vois rien d'autre qui pourrait être amélioré.

--VanKerckhovenAlexandre (discuter) 29 avril 2019 à 14:39 (CEST)[répondre]

Références[modifier le code]

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